Et puis funambulist ... mais aussi aux portes de l'oubli, et en fin de compte qui est actuellement en mode veille...


29/12/2010

Vague terrain

   

West Berlin - dimanche 24 août 1986
       
      

4 commentaires:

  1. Vague à l'âme...j'imagine hors-champ le cirque , la petite trapéziste , qui depuis s'est envolée et l'ange du haut de la "dent creuse" qui veille sur ce petit monde qui va bientôt disparaître .

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  2. Oeil du photographe et étrange constellation d'éléments pour cette belle photo. Les roulottes et caravanes tout en rondeur pouvaient être arrêtées sur un terrain vague sans horizon et voilà ce grand mur aveugle aux angles vifs pour étayer l'image, souligner la légèreté nomade contre le bloc de construction sédentaire.
    Plus généralement, on est étonné par les coïncidences, par un arrangement avec le hasard, comme si la scène nous attendait, là, pour être photographiée. As-tu parfois ce sentiment de "cadeau" ou d'"évidence" au cours de tes promenades photographiques ?
    Sylvie

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  3. à Franz,
    Oui "vague à l'âme" (qui est le titre d'un billet à venir...) c'est tout-à-fait ça. Wenders tourne ici, la lande de Potsdamer Platz, à partir de début octobre 1986 (!!) "Les Ailes du Désir"... Une des roulottes sur la photo ressemble à celle du cirque Alekan (il fallait oser ce nom). Le cirque est à côté, avec Marion la trapéziste (merci à toi de rappeler si discrètement la disparition de Solveig Dommartin).
    Si je ne fais pas fausse route (?) Gille Mora a écrit quelque chose qui parle de ça :
    "On sait de quelle façon la photographie se soustrait au continu du réel par toute une série de transformations et de sélections lourdes de signification, et cet arrachement de l'image photographique à son contexte référentiel, cette rupture au profit d'un contexte de toute autre nature... constitue une expérience unique, spécifique à tout projet photographique."

    à Sylvie,
    La lecture/vision de "l'Autre" met à jour, très souvent, des associations, oppositions, concordances... bref souvent de quasi-évidences pour lui que le photographe, s'il les ressent intuitivement, ne va pas réussir à formuler clairement.
    Nous sommes dans ce cas-là. C'est un dimanche matin, de bonne heure (début de film), il n'y a personne et justement pour ça, il y a "du" photographique... La prise de vue allait de soi, sans cependant pouvoir comprendre sur le champ, pourquoi ?
    Non je n'ai pas le sentiment de "cadeau", mais "d'évidence" oh la la si ! et quand cela arrive quelle émotion traverse le photographe (enfin... je parle pour moi !) mais je trouve que ces évidences n'arrivent pas par hasard... on se met dans les conditions (morales - disponibilité - et physiques - solitude, longues journées, marches le regard affûté et puis cette fatigue au bout du compte, énorme) pour que "ça" nous apparaisse, effectivement une évidence mais pour nous seul quelquefois, à l'instant de déclencher... le voisin, le compagnon, la compagne s'il y a n'a rien "vu".

    Merci à vous deux... beaucoup !

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  4. On m'a souvent reproché le manque de figurants dans mes images. Voilà donc que ta remarque : "il n'y a personne et justement pour ça, il y "du" photographique" me rassure.
    C'est bien comme ça que je l'entends. (sans toutes fois être dogmatique…)
    Même remarque (ou presque…) pour le petit théâtre qui précède.

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