Et puis funambulist ... mais aussi aux portes de l'oubli, et en fin de compte qui est actuellement en mode veille...


15/04/2011

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Gênes - lundi 21 juin 2010

Arrivé à Milan ce matin par le train de nuit, le "Salvador Dali".
Sur le quai le comité d'accueil était sur le pied de guerre... uniformes, civils, chiens... contrôle au faciès écartant du flot des voyageurs les personnes susceptibles "d'examens approfondis".
Le jeune Africain inquiet qui voyageait - il était dans ce train depuis Barcelone - dans le même compartiment que moi, avec son maigre sac et un porte-carte en plastique transparent qu'il consultait sans cesse, qui transpirait sans raison en arrivant en gare de Milan et à qui je ne pouvais que rendre son sourire, car il souriait, comme on le fait lorsque l'on essaie d'éviter les ennuis et les questions qui embarrassent... s'est trouvé écarté sans ménagement, là, devant moi... Que s'est-il passé ensuite...?
Peu glorieux devant cette réalité reçue en pleine face, j'ai malgré cela, pas très fier, acheté un billet pour continuer ma route.
Milan-Gênes, départ 11:05, arrivée 12:40.
       
       

6 commentaires:

  1. Quel bonheur de retrouver tes textes!
    J'apprécie beaucoup ce billet car l'association texte et photo prend ici un sens très fort.Les quelques lignes résument parfaitement et avec beaucoup de tact une réalité quotidienne , qu'un jaune de pacotille tente de masquer en attirant l'œil du touriste aveugle.

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  2. Depuis quelques billets, tu nous fais voyager dans tes voyages comme s'ils n'en formaient finalement qu'un seul. On aurait presque pu dire dire que ce que tu nous montres ou nous racontes de ce que tu y trouves ou n'y trouves pas se ressemble quelque part parce que c'est d'un "état de voyage" que tu nous parles plus que d'autre chose. Et puis parfois, comme ici, une singularité plus forte, quelque chose qui ramène le voyageur à entrer plus étroitement dans la réalité, à quitter sa transparence légère de "non-touriste de passage". Avec une image très dérisoire et de fait très juste en contrepoint.

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  3. J'aime beaucoup cette notion "d'état de voyage" dont parle Patrick, qui nous fait ressentir plutôt que voir, où tous les lieux visités se confondent, pour ne plus former qu'une vision intime et émouvante.
    Le vide de l'image me met déjà mal à l'aise ;-) Ce temps qui passe si lentement, ou si vite, ces clichés encadrés.. Le texte ne me laisse aucun répit car il me ramène à une réalité difficile. En fait, il m'amène face à moi-même..

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  4. Merci à vous.
    Pensant partir (un petit peu) un de ces jours, j'ai revisité des photos passées, les ai sorties de l'ombre. Une sorte de parcours transversal qui effectivement parle plus d'un état que des lieux traversés.
    Alors, dans le fond je me suis souvenu ces mots de Jean Hatzfeld entendus très récemment à la radio où il dit que ce qui caractérise le voyage(ur) c'est uniquement le mouvement, que les lieux rencontrés sont traversés, comme des étapes, des balises...(je cite approximativement). Mais bon, de nombreux photographes, je pense à Koudelka, Plossu et beaucoup d'autres, l'ont déjà dit... C'est un peu enfoncer une porte ouverte... mais au moins on est sûr après ça qu'elle est bien ouverte !

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  5. Souvenir de Gênes… tu m'avais soufflé ce titre pour une de mes images, jadis, et je t'en remercie encore tant il fonctionnait bien. J'aime beaucoup ce billet, que je trouve très réussi dans son association avec le texte, dans son style, celui qui tu développes. Je vis dans un quartier où le fait que tu rapportes est la réalité de nombreux habitants, et ce "pas très fier" est de l'ordre de ce que je ressens quand je passe à côté des contrôles de police. Dans l'image, j'aime bien toutes ces lignes de fuites (les bords des cartes, du cadre de l'horloge, les coups de peinture) qui prennent la tangente.

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  6. à Cédric
    Oui, et à cette occasion je t'avais dit que Gênes était sur la liste des villes où je pensais aller un jour... j'y suis allé et j'y retournerai sans doute...

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