Je vois cette photo (que j'aime immédiatement) et je pense aussitôt à un autre Alain : Alain Balmayer. Je cherche un peu sur le web et je tombe ici (http://www.galerie-photo.com/esthetique-alain-balmayer.html) sur ces éléments d'analyse à propos du livre "Topographies" :
"Il y a chez Balmayer des thèmes récurrents que le lecteur retrouvera tout au long du livre. Nous avons tenté de les classer par fréquence : - On retrouve très souvent une barrière ou une frontière à l'intérieur de l'image, limitant deux espaces, souvent un espace naturel et un espace où se lit la présence de l'homme, horizontalement dans la proportion de 50/50. - une route, un chemin qui pourrait mener d'un espace à l'autre est présenté tronqué (il se perd dans un relief, dans un tournant, ou est coupé net). - Le sujet principal, généralement situé à mi-hauteur de l'image sur la ligne frontière est un objet le plus souvent humain, anciennement fonctionnel. Il évoque le départ et l'abandon par l'homme. S'il est généralement posé à mi-hauteur, son positionnement est variable sur l'horizontale. - Il n'y a jamais d'être humain dans ces paysages américains qui sont souvent de grands espaces. L'homme n'y figure que par ses traces. On n'est toutefois pas dans un désert, mais dans un paysage "déserté", ce qui est assez différent. - On observe très souvent la présence d'un réseau (lignes géométriques portées par des fils, des câbles, des traces ou toute autre organisation). - Un sujet très blanc est souvent convoqué au sol. Sa blancheur s'oppose au ciel auquel il donne de la matière, en l'assombrissant. - Les traces humaines ne sont pas présentées de façon réaliste : la composition triomphante donne au réel l'apparence d'un décor (image de la réalité à laquelle on ne peut pas croire)."
Ici bien sûr, il y a l'humain (le vrai) en plus, mais sinon une grille de lecture étonnamment transposable, je trouve !
(Ne pas se méprendre : le propos de cette remarque n'est pas de dire qu'un Alain fait comme un autre, juste de souligner des subjectivités partagées et d'essayer de comprendre, au-delà de l'empathie instinctive avec une image, quelques invariants justifiant de cette adhésion.)
Alain Balmayer... je découvre, mais avec beaucoup de plaisir et d'émotion. D'abord ce que je crois être l'humilité de la personne. Et puis ses photographies, ce que j'en ai vu, nettes, sans bavures, impeccables, sans artifices... des photographies qui font oublier leur simplicité. Grand merci Patrick d'avoir mis ce photographe sur mon chemin...
Les éléments d'analyse de son livre "Topographies" me surprennent tant ils semblent convenir, toutes proportions gardées, à cette photo mise en ligne aujourd'hui et somme toute très récente (mais je ne suis pas le seul à effectuer des bonds, parfois justifiés et parfois non, dans nos histoires photographiques ;)...).
Si bien que je me mets en garde... l'instinct que j'ai toujours mis en avant me concernant risquerait d'être affaibli. Mais je crois avoir de suffisamment bonnes défenses pour déjouer trop d'influence... Nos lectures photographiques, je crois, doivent nous nourrir, nous apprendre, nous enrichir, mais cela doit s'arrêter là.
Belle découverte de Alain Balmayer, en effet. On est immédiatement touché ici par la perfection des lignes, l'apparente simplicité mais ce sur quoi mon intérêt se fixe est la courbe : dans cette photographie toutes les lignes sont droites sauf deux "éléments" : l'homme, tout en courbes, et l'accoudoir qui dessine un mouvement à contretemps, superbe pour porter le regard sur le sujet. On peut avoir des préoccupations photographiques très éloignées et savourer une si belle clarté.
Je vois cette photo (que j'aime immédiatement) et je pense aussitôt à un autre Alain : Alain Balmayer. Je cherche un peu sur le web et je tombe ici (http://www.galerie-photo.com/esthetique-alain-balmayer.html) sur ces éléments d'analyse à propos du livre "Topographies" :
RépondreSupprimer"Il y a chez Balmayer des thèmes récurrents que le lecteur retrouvera tout au long du livre. Nous avons tenté de les classer par fréquence :
- On retrouve très souvent une barrière ou une frontière à l'intérieur de l'image, limitant deux espaces, souvent un espace naturel et un espace où se lit la présence de l'homme, horizontalement dans la proportion de 50/50.
- une route, un chemin qui pourrait mener d'un espace à l'autre est présenté tronqué (il se perd dans un relief, dans un tournant, ou est coupé net).
- Le sujet principal, généralement situé à mi-hauteur de l'image sur la ligne frontière est un objet le plus souvent humain, anciennement fonctionnel. Il évoque le départ et l'abandon par l'homme. S'il est généralement posé à mi-hauteur, son positionnement est variable sur l'horizontale.
- Il n'y a jamais d'être humain dans ces paysages américains qui sont souvent de grands espaces. L'homme n'y figure que par ses traces. On n'est toutefois pas dans un désert, mais dans un paysage "déserté", ce qui est assez différent.
- On observe très souvent la présence d'un réseau (lignes géométriques portées par des fils, des câbles, des traces ou toute autre organisation).
- Un sujet très blanc est souvent convoqué au sol. Sa blancheur s'oppose au ciel auquel il donne de la matière, en l'assombrissant.
- Les traces humaines ne sont pas présentées de façon réaliste : la composition triomphante donne au réel l'apparence d'un décor (image de la réalité à laquelle on ne peut pas croire)."
Ici bien sûr, il y a l'humain (le vrai) en plus, mais sinon une grille de lecture étonnamment transposable, je trouve !
(Ne pas se méprendre : le propos de cette remarque n'est pas de dire qu'un Alain fait comme un autre, juste de souligner des subjectivités partagées et d'essayer de comprendre, au-delà de l'empathie instinctive avec une image, quelques invariants justifiant de cette adhésion.)
Alain Balmayer... je découvre, mais avec beaucoup de plaisir et d'émotion.
RépondreSupprimerD'abord ce que je crois être l'humilité de la personne. Et puis ses photographies, ce que j'en ai vu, nettes, sans bavures, impeccables, sans artifices... des photographies qui font oublier leur simplicité.
Grand merci Patrick d'avoir mis ce photographe sur mon chemin...
Les éléments d'analyse de son livre "Topographies" me surprennent tant ils semblent convenir, toutes proportions gardées, à cette photo mise en ligne aujourd'hui et somme toute très récente (mais je ne suis pas le seul à effectuer des bonds, parfois justifiés et parfois non, dans nos histoires photographiques ;)...).
Si bien que je me mets en garde... l'instinct que j'ai toujours mis en avant me concernant risquerait d'être affaibli. Mais je crois avoir de suffisamment bonnes défenses pour déjouer trop d'influence... Nos lectures photographiques, je crois, doivent nous nourrir, nous apprendre, nous enrichir, mais cela doit s'arrêter là.
Encore merci à toi !
Belle découverte de Alain Balmayer, en effet.
RépondreSupprimerOn est immédiatement touché ici par la perfection des lignes, l'apparente simplicité mais ce sur quoi mon intérêt se fixe est la courbe : dans cette photographie toutes les lignes sont droites sauf deux "éléments" : l'homme, tout en courbes, et l'accoudoir qui dessine un mouvement à contretemps, superbe pour porter le regard sur le sujet.
On peut avoir des préoccupations photographiques très éloignées et savourer une si belle clarté.
;)
Sylvie