Et puis funambulist ... mais aussi aux portes de l'oubli, et en fin de compte qui est actuellement en mode veille...


13/01/2011

Télescopage


Rivesaltes - jeudi 9 décembre 2010
             
                

4 commentaires:

  1. Sur les ruines d'un ancien monde (est-ce le camp de Rivesaltes ?) s'épanouissent les fleurs de ce qu'on nous vend pour une nouvelle civilisation. Blanche, propre, métallique, alignée... Quel type de ruines produira-t-elle quand ce sera son tour de s'effondrer ?

    Contrairement à certains clichés où tu joues du noir & blanc pour emmêler les éléments, fondre le minéral dans le végétal dans une presque illisibilité, ici la couleur prend tout son sens et éclaire chacun des éléments, ce qui me laisserait presque supposer de ta part une volonté de raconter ici quelque chose qui ne souffre pas l'ambigüité...

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  2. Christophe,
    Oui la photo est en couleur, récente en plus et dans un format que je retrouve ;-) après absence et hésitation grâce à un boîtier (bon marché !) me permettant de le faire de manière... naturelle.
    La couleur, parce qu'ici (le billet était programmé bien avant les échanges de l'autre jour) elles étaient "usées", avaient traversé beaucoup de "choses" et en portaient les stigmates. Une usure de saison aussi quand les herbes sont sèches et que seuls les épineux à feuilles persistantes demeurent sombres.
    J'ai forcé cette usure pour le ciel qui lui ne l'était pas. Les éoliennes échappaient à cette usure... une coexistence pacifique où deux mondes qui n'avaient rien en commun, rien à se dire... se télescopaient (rarement un titre m'est venu aussi simplement, avec évidence).
    Le Camps de Rivesaltes, je le parcours, en large et en travers, souvent... il disparaît un peu plus chaque fois, les histoires restent, elles défilent devant les yeux quand on traîne un peu trop.
    Et puis les éoliennes sont venus contrarier ce paysage en train de mourir en paix... mais je ne cherche pas à vouloir montrer ou dénoncer ou m'offenser, non, c'est comme ça... j'ai essayé que les plans se confondent un peu (plus que dans la réalité) et que même ce nuage, cette langue de nuage s'inscrive dans le plan. Que le réel englobe ces différences... et mette tout à plat.
    La lumière d'hiver était si belle et le vent si violent... après les photos, on s'assoit dans sa voiture, on ne regarde pas ce qui a été fait mais l'on sait que l'on gardera une image, au moins et qu'on aimera la partager... enfin on espère...

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  3. J'aime cet aplatissement du passé et du présent, de même que les états qui sont montrés évoquent déjà un avenir et un autre découpage du paysage.
    Les ruines s'ébouleront, le passé ne deviendra qu'une suggestion, un souvenir pour certains, une donnée inconnue pour d'autres, et les éoliennes comme nouveaux éléments de verticalité.
    Belle construction d'image, le carré condense bien ces différentes strates de paysage... il y a dans tout ça une certaine nostalgie, peut-être même une certaine souffrance, en tout cas on peut y déceler quelque chose comme ça.

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  4. On peut sans doute pressentir un "passage", mais d'ordre naturel.
    Les restes du passé racontent encore un peu l'histoire (comment celle-ci survivra-t-elle ensuite, ça c'est une autre... justement (!) histoire !).
    Le paysage évolue, se renouvelle, bien, mal, chacun a son avis... le mien est à géométrie variable... en réalité il faut laisser du temps à l'avenir pour qu'il s'installe et nous convainque... mais soyons vigilant.
    Alors ce paysage embrasse un peu tout cela, mais, Pascal je ne crois pas qu'il y ait là de la nostalgie parce que je sais trop les choses qui se sont passées ici et si les traces disparaissent l'important est surtout de transmettre la mémoire de ce qui a eut lieu.
    Excuse-moi mais ce sujet me touche trop pour que je garde une certaine distance à l'évoquer, même très légèrement... et puis, inconsciemment, la photographie m'échappe un peu et raconte ce que je n'ai pas particulièrement souhaité mais que le lecteur objectif perçoit en un clin d'œil ;-)

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