Et puis funambulist ... mais aussi aux portes de l'oubli, et en fin de compte qui est actuellement en mode veille...


24/04/2013

Les yeux de la mort

   
Genova - mercredi 23 juin 2010
      

Je ne suis pas arrivé à Gênes comme ça, par hasard. Une étape d'un itinéraire quelconque. Non.
       
Peut-être parce que cette voie urbaine, la sopraelevata Ado Moro m'intriguait depuis fort longtemps et qu'il faut se rendre physiquement sur ce genre de lieu pour tenter de comprendre la fascination qu'on en a.
Et puis il y avait eu, surtout, le G8 en 2001 et les violentes manifestations associées. Et alors la mort de Carlo Giuliani, le vendredi 20 juillet 2001 Piazza Alimonda, tiré comme un lapin, à bout portant.
Je mets une photo de presse (dont j'ai oublié l'origine) de cette situation... Carlo, son débardeur blanc, sa cagoule noire, et rouge de son sang, et ce rouleau de scotch d'emballage à la présence énigmatique, autour de son bras.

Mais cette photo ne peut pas rester seule. Elle est simplement mais diaboliquement factuelle - la vie s'est bien échappée, rouge sombre, une rivière de vie - et on peut l'associer à une autre reconnue "artistique" par l'intelligentsia - qu'est-ce que cela peut bien vouloir signifier ? - de M. Alvarez Bravo, "Ouvrier en grève, assassiné".

Je place ces deux photographies au même niveau. Les deux me bouleversent de la même façon, avec la même violence.
       
       

6 commentaires:

  1. Une image de la mort, comme une sculpture photographiée, c'est du temps arrêté deux fois. Et la deuxième aussi violente que la première, en ce qu'elle perpétue sans fin la disparition...

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    1. J'ai probablement ressenti cette violence la fois, la seule, où j'ai photographié la mort proche, comme on dit un au revoir mais qui n'est jamais un adieu.
      Merci Patrick.

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  2. Merci de nous rappeler ces événements Leur memoire rejoins la notre HV

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    1. Vivre c'est un peu une somme, celle des éléments d'une suite non bornée. Les éléments ? Ceux qui nous touchent d'une manière ou d'une autre... et tout ça forme le cours de notre vie.
      Et puis aussi ne pas oublier de rester révolté par ce qui nous semble "injuste".
      Merci Hélène.

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  3. Très beau billet Alain, très justes associations, il me touche beaucoup. Amitiés
    C.

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    1. À bientôt peut-être lors d'une "transversale"... Amitiés à vous deux.

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