Berlin / Mitte - dimanche 13 septembre 2009
* Le titre qui m'est venu à l'esprit pour cette photo est "Step across the border", du nom d'un film de Nicolas Humbert et Werner Penzel. Un film dont le sujet est le musicien anglais Fred Frith. Film au cours duquel il improvise très longuement.
Et l'on est pas si éloigné qu'il peut paraître du saut "improvisé" du soldat Hans Conrad Schumann franchissant les barbelés marquant, avant que ce mur ne devienne pratiquement infranchissable, la frontière Est/Ouest.
J'ai essayé de traduire "Step across the border" qui dit si bien de quoi il retourne, en allemand...
À noter que mécontent de cette photographie faite en septembre 2009 (contrejour intégral je n'arrivais pas à la "récupérer" techniquement et j'ai longtemps pensé qu'elle serait perdue pour moi...), en septembre 2010 lors de "notre voyage annuel" à Berlin, nous sommes repassés Bernauer Straße (j'avais lu que s'y trouvait alors un cirque itinérant...) et je pensais, à cette occasion, refaire une photographie de l'endroit, cette fois en bénéficiant de meilleures conditions de lumière... mais la silhouette du soldat Hans Conrad Schumann avait disparu.
Hans Conrad Schumann s'était envolé, avait franchi d'autres barbelés, d'autres frontières... en tout cas j'aime l'imaginer.
Saul Leiter :
RépondreSupprimer« Vous regardez une rue où il y a vingt voitures, sans personne. Ce n'est rien, juste une rue avec vingt voitures. Mais cinquante ans plus tard, la photo prend une autre dimension. »
Le lien, car il faut l'entendre ce monsieur : http://videos.arte.tv/fr/videos/saul_leiter-3139394.html
En "bonus track" puisque le 11 septembre de la même année j'avais photographié, déjà, un homme quasiment dans les airs... un voyage funambule :
RépondreSupprimerhttp://10.12-collectif.over-blog.fr/10-categorie-11115470.html
et ce n'est que ce soir que je fais le rapprochement...
La "mémoire photographique" est telle que lorsque la pratique est "soutenue", la quantité importante, alors les rapprochements, les connexions, les oppositions, les suites se forment quelquefois longtemps après les prises de vue... c'est là que l'on trouve l'intérêt (au-delà de sa propre auto-critique) à parcourir et parcourir sans cesse, sans relâche, ses photographies pour comprendre un peu qu'est-ce qui articule tout ça...
Cette photo d'aujourd'hui répond aussi un peu, à vingt trois ans d'intervalle, à celle d'hier "Fenêtres"... aujourd'hui est en couleur, les façades sont plus souriantes, l'herbe folle a le droit d'existence mais ça reste un ensemble de fenêtres du "côté Est". Et puis encore la silhouette de Hans Conrad Schumann qui sur celle d'aujourd'hui saute presque par-dessus le mur de celle d'hier, mais aujourd'hui il n'y a plus de mur et sur celle d'hier la silhouette d'Hans Conrad Schumann n'était pas visible...
Comme si les éléments photographiques se rencontraient, se télescopaient mais plutôt se croisaient (déterritorialisation / reterritorialisation... me semble-t-il ? Me prévenir si je me fourvoie ;-)).